Avez-vous déjà remarqué des chaussures suspendues aux câbles électriques dans les rues ? Depuis plusieurs années, elles sont visibles à Lille. Plusieurs théories existent. La piste de la référence à la drogue paraît la plus appropriée. Voici pourquoi c’est un bon sujet photographique !
Le billet du jour traite d'un usage particulier des "sneakers". Avez-vous déjà remarqué ces chaussures suspendues ? Connaissez-vous la raison pour laquelle elles se perchent à quelques mètres de nos têtes ? Je me suis, moi-même, longtemps posé la question. Grâce à un documentaire très intéressant sur les gangs de New York, j’ai appris qu’il existe plusieurs explications. L’une d’elles est la raison de ce billet, car – pour moi – l'utilisation faite à Lille se rapporte à la drogue.
Des chaussures suspendues aux câbles électriques dans les rues lilloises, pourquoi ?
J’avais remarqué ce phénomène sur Lille, depuis quelques années, sans connaître le pourquoi du comment. J’avais fait quelques photos, purement graphique. Par contre, une fois l'explication en tête, enfin cette explication précisément, j’ai photographié ces pendaisons de chaussures avec un peu plus de profondeur.
Les raisons de ces jetés de chaussures sont multiples, l'origine exacte ne fait pas l'unanimité. L’une des hypothèses voudrait que ces baskets en l'air préviennent des deals possibles. La quantité de paires indiqueraient le nombre de drogues vendues. Une pratique commune aux États-Unis, tant à New York que dans des coins plus ruraux. Jusqu’à s’entendre en Europe. La ville de Lille aussi.
Pourquoi ces chaussures suspendues aux câbles électriques est-il un bon sujet photographique ?
Il y a une certaine drôlerie dans ces suspensions. Un regard naïf sur le sujet prête à sourire. Mais une fois en possession de leurs réalités, celle de la vente de drogue du moins, notre regard change. Il y a deux choses intéressantes dans ce « Shoe tossing » développées dans ma petite série d'images.
La première notion est la force des idées populaires, les phénomènes de groupes, d'identités. Du comment elles se relayent de villes en villes, de pays en pays, et font, du coup, le tour du monde. Cette aptitude qu'à l'Homme de transmettre ses codes, et ce, quelle que soit la société ou communauté pour laquelle elle transmet, d'un bout à l'autre de notre planète. Tous en lien, toutes communes.
La seconde, beaucoup plus encrée à ma démarche photographique liée à la question sur le territoire. Ici, la notion est au premier plan. Depuis le « comment vivre ensemble » à la communication non-verbale et surtout à l'appropriation du territoire. L’Homme dans sa ville, dans son quartier.
Comment un sujet si lourd peut-il être photogénique ?
Ces lancés de chaussures, - appelées aussi "Shoe tossing" ou "shoefiti" - sont un exemple parfait de cette appropriation du territoire, un sujet de société non sans intérêts. Mais, la part graphique reste importante aussi. Le nez en l’air, nous suivons les câbles. Apparaissent alors les lignes, les nuages, les angles. Toujours dans le but d’accompagner le regard. Ces photographies réalisées au smartphone pour Instagram, profitent du format carré. Avec un certain minimalisme attrayant.
Les perspectives semblent alléger le propos, sans cacher la dureté du sujet. Nous parlons bien des drogues, toutes. De l’héroïne aux benzodiazépines vendu sur ordonnance, ces molécules créatrices de dépendances. Le choix des compositions est une manière, pour moi, d'amener le sujet. J’espère ainsi déclencher quelques questionnements aux spectateurs. Susciter également la curiosité, et pourquoi pas, s’informer davantage, grâce à cet aspect visuel.
> Leur présence dans l’industrie du jeu vidéo, à la fois gage de réalité et graphisme assuré
Le mot de la fin d’une mini-série Instagram
Avec la mini-série « The Drug Shoes » j’ai appris un autre fonctionnement de l'être humain. J’avais envie de partager les dessous de cette curiosité, originaire de réseaux et de gangs dont nous sommes éloignés. J’ai peu de photographies. Quelques-unes. Suffisantes pour parler du sujet. Elles ont toutes étaient réalisées dans les quartiers Wazemmes et Moulins de Lille, mes quartiers de résidence.
Vous trouverez l'ensemble sur mon compte Instagram @Cha_studiopulse, sous #TheDrugShoes. (Elles datent un peu maintenant.) Une autre sélection de dix photographies est publiée dans la partie Mini-Série du site ; une mis à jour spéciale pour accompagner mon article.
Vous aussi vous avez remarqué leur présence ? Peut-être même vous avez photographié ces baskets en l'air ! Dites-le moi en commentaires
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